Une imposante construction qui trouve parfaitement sa place en plein Buenos Aires, élue Capitale Mondiale du Livre 2011 par l'Unesco. "C'est très amusant de monter et descendre dans une oeuvre d'art", commente l'artiste,  pendant qu'elle gravit les marche de sa propre création. Marta Minujin, qui avait bâti un Panthéon des Livres interdits au lendement de la dictature argentine (1976-1983), explique avoir voulu cette fois "rassembler les pays", ne comprenant pas pourquoi "on doit parler autant de langues différentes".

Les livres qui recouvrent la structure en métal de la tour ont notamment été fourni par une cinquantaine d'ambassades. Le visiteur de cette Tour de Babel, qui domine la Place San Martin et la ville entière, rencontrera ainsi au fil de sa montée des poèmes français, des albums de Tintin en espagnol, Kafka en allemand, des romans japonais, russes, etc. Les ouvrages, glissés dans des pochettes en plastique pour les protéger de la pluie, ne seront pas toujours exposés si majestueusement. Lorsque la Tour sera démontée, le 28 mai, "les livres des deux premiers étages seront distribués aux gens", tandis que les autres constitueront les rayons de la nouvelle Bibliothèque Babel, la première bibliothèque multilangues de la capitale. En attendant, les promeneurs chanceux de Buenos Aires pourront profiter de cette création colorée et chargée de littérature, et du panorama éphémère qu'elle offre à son sommet.